RISQUES ET ADÉQUATION DES FONDS PROPRES – PILIER 3
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Synthèse des risques annuels
une réduction des échanges, une diminution des capacités de production,
un resserrement des prévisions de croissance et une perturbation des
chaînes logistiques. Dans un second temps, le développement des
campagnes de vaccination et l’adaptation des agents économiques ont
permis l’adaptation progressive de ces mesures et restrictions qui s’est
accompagnée d’une reprise de l’activité économique. En conséquence, les
prévisions des différentes institutions convergent vers une reprise très
nette de l’économie. Ainsi, d’après les estimations et projections du FMI
publiées en janvier 2022, la croissance de l’économie mondiale devrait
s’établir à 5,9 % en 2021 et à 4,4 % en 2022.
L’exercice 2021 est marqué par une amélioration avec une progression
des revenus de 4,4 % à 46 235 milliards d’euros et une hausse du Résultat
Net part du Groupe tirées par la progression des revenus de Domestic
Markets (+ 5,2 % par rapport à 2020) avec le rebond de l’économie et
la résilience des revenus de CIB (+ 3,4 % par rapport à 2020) mais aussi
la baisse du coût du risque (-48,8 % par rapport à 2020) en lien avec
notamment l’amélioration des prévisions économiques. Les revenus des
métiers d’International Financial Services restent néanmoins affectés par
les impacts de la crise sanitaire (-1,2 % par rapport à 2020).
Cependant, l’évolution de la crise sanitaire actuelle et des conditions
de marché présente des caractéristiques susceptibles d’accroître la
probabilité et l’ampleur de divers risques existants auxquels le Groupe
est confronté, tels que : i) la pression sur les revenus due notamment
a) à une prolongation de l’environnement de taux bas et b) à une baisse
des revenus des commissions et frais ; ii) une nouvelle dégradation des
risques liés à un ralentissement de l’économie, du fait de pressions
inflationnistes (prix de l’énergie, tensions sur le marché du travail) ou
de la perturbation des chaînes d’approvisionnement ou du retrait des
mesures de soutien public ; iii) le risque de perturbation des marchés
financiers en cas d’évolutions mal anticipées des politiques monétaires
et iv) des actifs pondérés plus élevés en raison de la détérioration des
paramètres de risque, affectant ainsi la situation de capital du Groupe.
Néanmoins, des incertitudes demeurent quant à l’ampleur et la pérennité
de la reprise, tant pour des raisons d’ordre sanitaire (apparition de
nouvelles souches du virus) qu’économique, qui pourraient conduire à
douter de la pérennité de la reprise. À ce titre, pour l’année 2022, les
projections ont été révisées à la baisse tant pour les pays émergents et
les pays en développement que pour les pays avancés, par rapport aux
projections du FMI publiées en octobre 2021.
À date, des points de tension affectent les trajectoires de reprise de
l’activité économique. Les chaînes de logistique internationales, fortement
mises sous tension par les restrictions de circulation mises en place,
demeurent très perturbées, avec pour conséquence des pénuries
affectant certains biens de consommation (par exemple, pénurie des
semi-conducteurs affectant les retards de production de téléphonie ou
encore d’automobiles) ou des tensions sur les approvisionnements en
matières premières d’hydrocarbures ou le marché de l’emploi, affectant
les prix de façon spécifique (hausse du prix des matières premières) ou
plus globale (inflation).
Les résultats et la situation financière du Groupe pourraient également
être affectés négativement par des tendances défavorables sur les
marchés financiers dans la mesure où la pandémie a conduit initialement
à des conditions de marché extrêmes (pics de volatilité, forte baisse des
marchés actions, tensions sur les spreads, marchés d’actifs spécifiques
en suspens…). Les incertitudes sur l’ampleur et la pérennité de la reprise
économique, l’allègement ou le renforcement des mesures mises en place
par les autorités publiques ou les points de tension liées aux chaînes
logistiques et aux approvisionnements en matières premières ont pu et
pourraient générer des conditions de marchés défavorables. Ainsi, des
conditions de marché défavorables ont eu et pourraient de nouveau avoir
un impact négatif sur les activités de marché du Groupe, qui ont représenté
14,8 % de ses revenus consolidés en 2021, entraînant des pertes de trading
ou autres pertes liées au marché comme cela a été le cas en 2020 à la
suite des restrictions sur les ventes à découvert ou la distribution de
Par ailleurs, si divers gouvernements et banques centrales ont mis en
place et complété des mesures pour soutenir l’économie et sa relance
afin d’atténuer les conséquences économiques et de marché négatives de
la pandémie, rien ne permet toutefois de garantir que de telles mesures
suffiront à compenser durablement les effets négatifs de la pandémie
sur l’économie régionale ou mondiale, à pleinement compenser ou à
atténuer les récessions régionales ou mondiales qui se sont produites ou
qui pourraient intervenir ou à prévenir des perturbations possibles des
marchés financiers, pleinement et durablement. Les modalités de retrait
des mesures de soutien public pourraient aussi avoir des conséquences
défavorables sur l’évolution de l’activité économique et la solidité
financière des agents économiques. Globalement, cette crise a affecté et
pourrait continuer d’affecter les économies des principaux pays où opère
le Groupe BNP Paribas, notamment ses marchés domestiques (France,
Italie, Belgique et Luxembourg), qui représentaient collectivement 57 % des
expositions brutes de crédit du Groupe au 31 décembre 2021. Les résultats
et la situation financière du Groupe ont été et pourraient continuer d’être
affectés de manière défavorable par les effets de la crise liée à la pandémie
et aux perturbations induites sur l’activité économique dans ses principaux
marchés. En particulier, la crise sanitaire a eu notamment en 2020 un
impact majeur sur le coût du risque du Groupe, reflétant des anticipations
macroéconomiques basées sur plusieurs scénarios, conformément au
cadre existant avant la crise sanitaire. En application de ce cadre, les
scénarios macroéconomiques et en particulier les hypothèses et les
prévisions du PIB sont un élément clé du calcul du coût du risque, et la
crise sanitaire a conduit, entre autres, à une dégradation des hypothèses
de projections du PIB pour bon nombre des marchés du Groupe. Le calcul
du coût du risque intègre également les spécificités de la dynamique suite
à la crise sanitaire de 2020, ainsi que sur ses évolutions anticipées pour
les années futures, sur le risque de crédit et de contrepartie et notamment
l’impact des mesures de confinement sur l’activité économique et les
effets des mesures de soutien du gouvernement et des décisions des
autorités. Ces éléments ont contribué à l’augmentation substantielle du
coût du risque du Groupe au cours de l’exercice 2020 (66 points de base).
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dividendes (notamment 184 millions d’euros au 1er
trimestre 2020 au titre
des restrictions des autorités européennes pour les dividendes 2019). De
plus, certains portefeuilles d’investissement (par exemple, dans les filiales
d’assurance du Groupe) sont comptabilisés en valeur de marché et ont
été impactés par la dégradation des conditions de marché, notamment au
second trimestre 2020, et pourraient continuer à l’être à l’avenir.
La mesure dans laquelle les conséquences économiques à court, moyen
et long termes de la pandémie continueront d’affecter les résultats et
la situation financière du Groupe dépendra en effet en grande partie
i) de l’intensité et de la durée des restrictions mises en place et de leur
réintroduction périodique, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire,
ii) du moment et de l’ampleur du retour aux modes de vie, aux opérations
commerciales et aux interactions économiques prépandémiques, iii) des
effets des mesures prises jusqu’à présent, des mesures futures qui pourraient
être prises par les gouvernements et les banques centrales pour atténuer
les répercussions économiques de la pandémie ou des modalités de levée
de ces mesures et iv) de la durée et de l’ampleur de la trajectoire à venir de
la pandémie, y compris la perspective de nouvelles vagues ou l’apparition
de nouvelles souches du virus et, en conséquence, d’un rétablissement ou
d’un renforcement des mesures de confinement ou d’autres restrictions,
telles qu’en matière de voyages, dans les différents marchés où le Groupe
exerce ses activités, ainsi que la vitesse du déploiement et les modalités
des programmes de vaccination. En outre, bien que les mesures prises par
les autorités nationales et européennes (notamment, banques centrales
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Document d’enregistrement universel et rapport financier annuel 2021 - BNP PARIBAS